Le « Cloud Computing » ou l’Informatique dans les nuages

 

 

Ce n’est pas au volant de ma Subaru, entre Montréal et Québec, en traversant un banc de brouillard à la hauteur de Cap Santé, mais bien assis dans un Airbus A320 entre Fort Lauderdale et Montréal que cette idée de billet a germé dans mon esprit. On venait de traverser, perturbations incluses, une importante masse de nuages.

 

Le « Cloud computing » s’inscrit dans le courant d’idées exprimé dans une récente chronique intitulée : « La revanche du VT100 ».

 

Qu’est-ce que le « Cloud Computing »

 

Citons Wikipédia : « l’informatique dans les nuages est un concept majeur faisant référence à l’utilisation de la mémoire et des capacités de calcul des ordinateurs et des serveurs répartis dans le monde entier, et lié par un réseau, tel Internet. » N’oubliez pas qu’on symbolise toujours l’Internet par un nuage.

 

La problématique que ce concept veut solutionner

 

Le « Cloud Computing » s’attaque à l’obsolescence continuelle des équipements et des logiciels.

 

Obsolescence des équipements

 

Combien de fois avez-vous changé de portable ou d’ordinateur de table au cours des cinq dernières années ?

 

Pensez aux entreprises qui doivent évaluer l’impact sur leur parc informatique à chaque fois qu’elles veulent offrir une nouvelle application à leurs utilisateurs. La puissance des serveurs suffira-t-elle ou faudra-t-il encore investir ?

 

Obsolescence des logiciels

 

Votre Word 2000 convient à vos besoins. Mais votre logiciel de CRM exige la version 2003 ou mieux pour faire du publipostage. Telle application ne roule pas sous Vista. Il vous faut revenir à XP. Encore des frais !

 

Offre de services

 

Les entreprises ferventes du « Cloud Computing » vont offrir une puissance de mémoire et de calcul à toute épreuve. Les clients n’auront plus à se préoccuper de leurs serveurs et de leur parc de PC. D’autres le feront pour eux. Il en sera de même pour les suites bureautiques, les logiciels de CRM et les logiciels de comptabilité.

 

Le nuage informatique et vous

Dans ce contexte, vous garderez vos équipement au moins 10 ans, vous n’aurez plus à vous préoccuper de vos versions de logiciels et vous pourrez probablement accéder à la majorité de vos applications avec votre cellulaire intelligent (Smart Phone).

 

Les principaux acteurs du Nuage

 

Google est le grand Champion du « Cloud Computing » avec son projet Google 102 qui relie les centres de recherche d’un grand nombre d’universités. Google Docs, l’offre de Google de stocker vos documents sur leurs serveurs, exemplifie leur avance dans ce domaine.

 

Le programme « Blue Cloud » de IBM annoncé en novembre 2007, a vu naître des centres de « Cloud Computing » aux USA, en Europe et en Chine.

 

Comme vous pouvez le constater, ce concept attire les grands du monde informatique. Microsoft fera une annonce dans ce sens avant la fin de 2009.

 

Le Nuage et le secteur financier

 

À ma connaissance, le « Cloud Computing » n’a pas encore pénétré les entreprises financières au Québec. L’hébergement des données de PlanPlus sur les serveurs de IBM à Montréal ou toute autre application Web,  ne peut être considéré comme du « Cloud Computing ».

 

Les firmes telles Industrielle-Allliance, le Group Peak, le Groupe Excel, Promutuel exploitent leurs propres infrastructures informatiques pour héberger leurs données et leurs logiciels. Elles exercent ainsi un contrôle complet sur leurs données et leurs logiciels.

 

La croissance des coûts d’exploitation de ces équipements pourrait amener une ou l’autre de ces entreprises, dans un avenir pas trop lointain, à recourir au Nuage pour ses besoins en ordinateurs. À ce moment, les données confidentielles des clients se retrouveront quelque part dans le Nuage. Devrait-on s’inquiéter d’une telle situation ?

 

Les risques inhérents au Nuage

 

Des voix s’élèvent aux USA contre le « Cloud Computing ». Richard Stallman, un ardent défenseur du logiciel libre, met en garde les utilisateurs contre ce « piège à cons » qui risque de coûter plus cher à la longue et surtout qui entraîne une perte de contrôle sur les données critiques de l’entreprise. Larry Ellison, le fondateur de Oracle, abonde dans le même sens. « Vous risquez même », dit-il, « de perdre le contrôle sur la propriété de vos données ».

 

Facebook ne vient-il pas de faire volte-face sur la propriété des données. Ils avaient annoncé que désormais toutes les données stockées sur Facebook devenaient leur propriété. Devant le tollé de protestation, ils abandonnèrent le projet. Ils ont quand même eu le culot de l’annoncer !

 

Propriété et sécurité des données

 

En ce qui me concerne, la thématique du « Cloud Computing » s’inscrit dans ma préoccupation constante envers la sécurité des données des clients et le maintien de leur droit de propriété auprès des entreprises qui les génèrent.

 

J’espère que l’industrie financière québécoise y pensera deux fois plutôt qu’une avant de succomber à ce leurre qui peut s’avérer catastrophique.

 

Le « Cloud Computing » fera son petit bonhomme de chemin pour la simple raison qu’on a la puissance d’équipements pour le faire. Souhaitons que les adhérents ne mettront pas nos données personnelles et confidentielles à risque.

 

Gilles Larose

laroseg@maisondigilor.ca